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Le secteur de la viande française appelle à une action gouvernementale urgente

La mise en avant des atouts de l'élevage herbager fait partie des mesures demandées par Interbev pour enrayer la baisse du cheptel

Les producteurs français de viande, confrontés à une baisse continue du cheptel de ruminants et des élevages, ont appelé mercredi à des politiques « urgentes et cohérentes », tandis que le ministère de l’agriculture lance une série de « conférences sur la souveraineté alimentaire ». L’interprofession, Interbev, formule dans ce cadre un plan en 10 mesures, actionnable « rapidement ».

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« Ce que nous attendons, ce ne sont pas de nouvelles consultations mais des décisions, il y a urgence », a réclamé le président de l’interprofession Élevage et viande (Interbev), Jean-François Guihard, présentant à la presse les priorités du secteur, les mêmes que celles déjà exposées au gouvernement d’alors au Salon de l’agriculture 2024, après un hiver de colère agricole.

Dans le cadre du lancement des conférences de la souveraineté alimentaire par la ministre Annie Genevard, prévu le 8 décembre à Rungis, la filière met en avant 10 mesures « urgentes » pour « enrayer la baisse du cheptel et reconquérir durablement la souveraineté alimentaire de la France ».

« La filière bovine a perdu plus d’un million de vaches en huit ans, la filière ovine 65 000 élevages en vingt ans, nos emplois et nos prairies disparaissent et notre souveraineté alimentaire recule », déplore Jean-François Guihard, inquiet de voir l’événement piloté par le seul ministère de l’agriculture. « Nos sujets sont interministériels : Santé, Économie, Transition écologique, Éducation. Les arbitrages relèvent de la responsabilité du Premier ministre », a-t-il ajouté.

Opposition aux accords de libre-échange inéquitables

Parmi les demandes d’Interbev figure, en bonne position, l’exigence d’accords commerciaux équitables, imposant aux pays exportateurs les normes de productions européennes. L’interprofession souhaite le rejet de l’accord entre l’UE et le Mercosur, mais appelle également à la vigilance concernant la viande bovine dans les accords avec l’Australie et l’Inde.

Soutien à la production

Alors que la future Pac est aujourd’hui en cours de négociations, Interbev rappelle également l’importance de sécuriser les aides couplées pour maintenir les cheptels.

Le renouvellement des générations doit également être mieux accompagné, à travers le développement de la contractualisation, qui sécurise la rémunération des éleveurs. L’interprofession demande également des aides à l’installation, à la rénovation et à la modernisation pour faciliter le renouvellement des bâtiments d’élevage.

Favoriser l’origine France

Pour encourager la consommation de viande bovine française, Interbev rappelle l’importance de faire appliquer les objectifs de la loi Egalim et de la loi Climat et Résilience dans la restauration collective, qui doit intégrer 60 % de viandes durables et de qualité (100 % dans la restauration d’État). Un objectif qui nécessite de revaloriser le budget de la commande publique, ajoute l’interprofession.

Cette dernière souhaite aussi le rétablissement de l’obligation d’étiquetage de l’origine des viandes utilisées comme ingrédients dans les produits transformés, et un contrôle plus strict de l’indication de l’origine des viandes dans la restauration.

La valorisation des produits français passera en outre par une mise en avant des atouts de l’élevage herbager, à travers un affichage environnemental, estime également Interbev.

Une politique sanitaire cohérente

Enfin, alors que le secteur a été touché par différentes épizooties, Interbev demande une politique sanitaire « beaucoup plus axée sur la prévention », et déployée au niveau européen.

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